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Le ministère du Travail a dévoilé les résultats 2025 de l’index égalité professionnelle et les données sur les écarts de représentation. Malgré des résultats encourageants, les inégalités salariales entre les femmes et les hommes persistent. La transposition à venir de la directive européenne visant à renforcer l’application du principe d’égalité de rémunération devrait permettre de les résorber plus significativement.

Les résultats encourageants de l’index égalité et des écarts de représentation

Au 1er mars de chaque année, toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent avoir calculé et publié leur index égalité professionnelle.

4 ou 5 indicateurs sont pris en compte selon votre effectif. Plus votre entreprise est performante sur les indicateurs, plus elle obtient de points, le nombre maximum étant de 100. Sachant que si le niveau de résultat obtenu est inférieur à 75 points, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures de correction et le cas échéant de rattrapage salarial.

Le ministère du Travail souligne une progression constante des résultats de l’index depuis sa mise en place en 2019 ce qui témoignerait de « l’efficacité du dispositif et de sa bonne appropriation par les entreprises ».

Ainsi, au 1er mars 2025, 80 % des entreprises concernées ont publié leur note. Elles étaient 77 % en 2024, 72 % en 2023 et 61 % en 2022.

Notez-le : certaines entreprises publient leur résultat après la date d’échéance, le pourcentage d’entreprises va très certainement continuer d’augmenter. Ainsi, fin 2024, 89 % des entreprises avaient publié leur note alors qu’à la date du 1er mars 2024 elles n’étaient que 77 %.

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La note moyenne obtenue par les entreprises qui ont publié leur index en 2025 est elle aussi en légère progression : 88,5/100 contre 88/100 les deux dernières années. Une augmentation qui est comparable pour toutes tailles d’entreprises comme le souligne le ministère du Travail.

6 % des entreprises ont obtenu une note inférieure à 75/100, contre 7 % l’année dernière. Un chiffre, certes en baisse, mais des progrès restent cependant à faire puisque, comme l’année passée, seulement 2 % des entreprises ont obtenu une note de 100/100 !

Il existe deux sanctions différentes concernant l’index : une mise en demeure encourue quand vous n’avez pas publié les informations relatives aux écarts de rémunération ou pas défini de mesures de correction. Une pénalité qui concerne les entreprises dont les résultats ont été insuffisants et qui n’ont pas agi dans un délai de 3 ans.

Notez-le : depuis 2019, 1001 mises en demeures concernant l’index ont été notifiées, et 101 pénalités ont été appliquées.

Concernant les écarts de représentation entre les hommes et les femmes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes (loi Rixain), qui doivent également être publiés le 1er mars de chaque année par les entreprises d’au moins 1000 salariés, seulement 54 % des entreprises concernées ont publié leurs résultats. Elles étaient 58 % en 2024.

Il en ressort, à date, que :

  • 73 % des entreprises comptent moins de 40 % de femmes parmi leurs cadres dirigeants (contre 76 % en 2022) ;
  • et 64 % ont moins de 40 % de femmes dans les instances dirigeantes (contre 72 % en 2022).

Pour Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi « le taux de participation et les résultats 2025 de l’index de l’égalité professionnelle et les déclarations Loi Rixain sont une nouvelle fois encourageants. Ils restent à eux seuls malheureusement insuffisants. »

Le ministère du Travail souligne de réelles avancées obtenues grâce à l’effort de transparence des entreprises, rappelant toutefois que plusieurs actions restent à mener pour atteindre l’égalité salariale.

Des inégalités salariales qui persistent et l’espoir d’une amélioration avec une réforme annoncée

Une directive européenne renforce l’application du principe d’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes en instituant différentes mesures destinées à améliorer la transparence des rémunérations. Sa transposition devra intervenir, au plus tard, le 7 juin 2026.

La ministre chargée du Travail et de l’Emploi a déclaré le 7 mars 2025, qu’une concertation des partenaires sociaux sur cette transposition venait d’être lancée afin d’obtenir un projet de loi en septembre 2025.

En premier lieu, la directive institue, à la destination des candidats à un emploi, le droit de recevoir des informations relatives à la rémunération initiale correspondant au poste concerné et, le cas échéant, aux dispositions pertinentes de la convention collective appliquées par l’employeur en rapport avec le poste.

En deuxième lieu, la directive institue pour les salariés déjà en poste, la communication, par les employeurs, des critères retenus pour déterminer la rémunération, les niveaux de rémunérations individuels.

La directive prévoit également la communication de données relatives à l’écart de rémunération pour les entreprises d’au moins 100 salariés. L’index égalité prévoit déjà un indicateur relatif à « l’écart de rémunération ». Seulement, la directive soumet cet indicateur à une analyse plus détaillée, en imposant notamment des mesures correctives dès lors que plus de 5 % d’écart non justifié par catégorie de travailleur seront observés.

Sa transposition devrait donc aboutir à des évolutions sur ces points.

Ministère du Travail, résultats de l’Index égalité professionnelle et de la loi Rixain pour 2025, 7 mars 2025
Directive n° 2023/970 visant à renforcer l’application du principe d’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes, JOUE du 17 mai 2023.

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